Assurance
Patrimoine bâti
Le nombre de bâtiments du canton a continué de progresser en 2020. L’augmentation se monte à 0.63% par rapport à fin 2019 pour atteindre 50’464 unités couvertes par l’ECAP. En valeur, la croissance est de 0.87%, sensiblement en retrait de la variation 2018-2019 qui s’élevait à 1,53%. Au 31 décembre 2020, le capital assuré par s’élève à 57.4 milliards de francs.
En nombre de bâtiments, ce sont les Montagnes (+1.24%) et le Val-de-Ruz (+1.20%) qui ont connu la plus forte croissance nette. Alors qu’en valeur, trois régions sur quatre ont eu un développement très similaire, entre 0.62% et 0.69%, seules les Montagnes sont en retrait avec un taux de 0.51%, représentant néanmoins une hausse de plus de 212,2 millions de francs. A noter que toutes ces valeurs sont inférieures à celles de 2019.
Variation annuelle | Valeur | Nombre |
---|---|---|
2019 | +1.53% | +0.79% |
2020 | +0.69% | +0.63% |
Types de construction et classes d’usage
Pour mémoire, l’entrée en vigueur du nouveau règlement tarifaire a entrainé la réduction du nombre de classes de risques liés à l’affectation et à la construction. On ne distingue dorénavant que 3 catégories dans chaque classe. Au 31 décembre 2020, les bâtiments du canton se répartissaient comme suit :
Usage du bâtiment | Littoral | Montagnes | Val-de-Ruz | Val-de-Travers |
---|---|---|---|---|
Bâtiments administratifs et publics | 3.9% | 3.1% | 2.9% | 4.0% |
Maisons d’habitation | 59.8% | 51.6% | 55.4% | 47.1% |
Agriculture | 3.5% | 10.6% | 8.9% | 12.4% |
Trafic et transports | 14.1% | 19.5% | 17.1% | 17.8% |
Commerces | 2.8% | 2.7% | 2.7% | 3.3% |
Industrie et artisanat | 2.8% | 4.0% | 2.1% | 3.2% |
Hôtellerie, restauration et divertissement | 0.4% | 0.5% | 0.4% | 0.5% |
Petits bâtiments et dépendances | 12.7% | 8.1% | 10.5% | 11.6% |
Estimations
Les réestimations périodiques des bâtiments ont été passablement perturbées spécialement lors de la première vague de la pandémie. Les mesures de précaution prises pour protéger tant les propriétaires que les experts de l’Etablissement, de même que les craintes légitimes des uns et des autres ont conduit à suspendre les visites non indispensables entre mars et juin. Malgré cette interruption, et grâce à un effort de tous les experts durant la seconde moitié de l’année, l’objectif budgété à pu être atteint. Avec 6024 visites réalisées, et compte tenu des nouveaux bâtiments et des estimations après travaux et sinistres, la périodicité de 10 ans est ainsi repectée.
Primes
L’entrée en vigueur du nouveau tarif au 1er janvier aura, en fin de compte, eu un impact légèrement supérieur à celui initialement escompté, en raison de la reclassification d’un certain nombre de bâtiments initialement considérés comme non massifs lors du transfert vers les nouvelles classes de risques. Un réexamen de leur caractéristiques constructives a permis de les répertorier dans la classe « Intermédiaires », réduisant ainsi le montant de leur prime annuelle. La baisse de tarif, indépendamment de tout rabais de prime, se chiffre donc, en 2020, à un peu plus de 5.2%.
Rabais
Lors de sa séance du mois de novembre, la Chambre immobilière d’assurance s’est penchée sur la sinistralité des douze derniers mois (nov. 2019 à oct. 2020). Au vu du faible montant des dommages, et compte tenu de la situation économique difficile en raison de la pandémie, elle a décidé d’octroyer un rabais de 20% de la prime de base à tous les propriétaires à valoir sur la facturation 2021. Ce montant a fait l’objet d’une provision de 2.9 millions déduite du résultat de l’exercice 2020.
Indice
Lors de sa séance du mois d’août 2020, la Chambre d’assurance immobilière a constaté que l’indice des prix de la construction Mittelland calculé par l’Office fédéral de la statistique était resté stable sur les 12 derniers mois considérés. En effet, la hausse d’avril 2019 à avril 2020, qui constitue la période de référence pour une éventuelle modification de l’indice ECAP, était d’à peine 0.1%. En conséquence, la Chambre a décidé de renoncer à une adaptation de l’indice et de la maintenir à 118, ce niveau permettant de garantir une indemnisation des sinistres conforme aux prix du marché.
Sinistres
Avec un total de 7.06 millions de francs de dommages, l’année 2020 s’inscrit bien en-deçà de la moyenne des 10 dernières années (14.25 millions). Exception faite de 2015, la sinistralité est la plus basse depuis 2001. Contrairement à 2019, et l’événement de Val-de-Ruz, c’est le feu et ses diverses causes qui a pesé le plus lourd. Malgré les bons résultats 2020, l’analyse de la sinistralité sur 30 ans confirme les tendances constatées depuis plusieurs années, indépendamment de variations annuelles importantes, tant pour le feu que les éléments naturels.
Cette évolution montre clairement l’efficacité des efforts consentis en matière de prévention contre les incendies, au niveau des normes et de la sensibilisation. Elle met également en évidence les nouvelles responsabilités des propriétaires, des collectivités et de l’ECAP qui devront faire face à des défis majeurs pour concevoir, réaliser et financer des mesures de protection adaptées à la situation et à la nature des bâtiments.
Dommages incendies (IN)
Avec 232 sinistres, le nombre de cas est très stable (2019: 226), mais leurs conséquences ont été nettement plus graves et leur coût moyen bien plus élevé (+43%) qu’en 2019. On a déploré 6 sinistres majeurs dont les indemnités dépassent les 100’000 francs chacun. L’un d’entre eux, survenu en fin d’année et ayant touché 3 bâtiments, représente à lui seul 38% des dommages annuels.
Malheureusement, ce sont les dix sinistres causés par l’intervention de tiers (connus ou inconnus) qui constitue la cause des dommages les plus importants. Les causes techniques ne viennent qu’en seconde position des origines identifiées. Parmi celles-ci, les appareils défectueux restent année après année une source de risque élevée. En 2020, plus de 900’000 francs de dommage (32 cas) sont dus à des appareils défectueux.
Dommages éléments naturels (EN)
L’année a été particulièrement calme sur le front des éléments naturels, la grêle et les crues n’ont causé aucun dommage significatif. C’est le vent qui aura le plus marqué les douze mois écoulés avec notamment quelques violents épisodes venteux en début d’année touchant toutes les régions du canton. Le mois de février à lui seul aura vu les deux tiers des dommages totaux avec plus de 1.1 million de francs.
Durant les mois d’été, de juin à août, ce sont les orages, par les eaux de ruissellement qu’ils ont générées, qui ont mis à mal les bâtiments neuchâtelois en particulier sur le Littoral.
Réassurance
Couverture CIREN
Après la révision de la réassurance contre les éléments naturels en 2018, le choix de nouveaux modèles de couverture pour la réassurance contre les incendies en 2019, c’est le concept de réassurance des événements naturels majeurs qui a fait l’objet d’une révision en 2020. La CIREN (Communauté intercantonale de risques éléments naturels) est un pool intercantonal de partage solidaire des risques. Depuis plus de 20 ans, elle intervient en cas de dommages extraordinaires excédant la protection contractuelle de réassurance. Sa capacité financière pour les 18 ECA est limitée à 1.2 milliard, organisés en 7 couches de responsabilités pouvant être soit réassurées, soit assumées en auto-assurance par chaque ECA, au prorata de son capital assuré.
En 2019, les réserves financières de l’ECAP avaient fait l’objet d’une étude dite ALM (Asset and Liability Management, soit gestion actif-passif). Cette étude avait pour but de vérifier si, à moyen et à long terme, les produits des primes et du placement des réserves permettaient de couvrir les risques assurés. La situation financière de l’Etablissement ayant été jugée conforme à ses engagements légaux, il a été décidé de réduire l’étendue de la réassurance dans le cadre de la CIREN et d’augmenter la part des risques assumés grâce au capital propre. Il en découle un accroissement de la provision affectée à la CIREN et une économie de prime annuelle de l’ordre de 100’000 francs.
Contrôle UIR
Les conditions de réassurance auprès de notre organisation faîtière, l’Union Intercantonale de Réassurance, prévoient que, de façon périodique ou en cas de recours à ses prestations, l’Etablissement bénéficiaire fasse l’objet d’un contrôle approfondi du traitement de ses dossiers de sinistres. L’ECAP ayant touché des indemnités en 2019 suite aux événement de Val-de-Ruz, un contrôle a été organisé en septembre 2020. Cinq auditeurs ont analysé durant une journée 50 dossiers choisis de façon aléatoire. Ces derniers ont été examinés sous différents aspects allant du bienfondé des prestations payées en regard de la loi à la documentation des dommages constatés, en passant par la gestion administrative en fonction des compétences déléguées. Au terme du contrôle, l’ECAP a été crédité de 4’813 points sur 5’000 possibles soit 96% du maximum. Ce résultat est tout à fait satisfaisant et le meilleur pour l’ECAP depuis que de tels contrôles existent. L’analyse des causes des points perdus permettra en outre de prendre des mesures d’amélioration afin de combler les quelques lacunes qui demeurent.